Chant Chte se Razvecelia
- « Quand j'allai voir le Maître Deunov pour la première fois, à l'hôtel Londres à Varna où il séjournait, une de ses secrétaires vint m'ouvrir et m'introduisit auprès de lui. Avant mon arrivée, il était occupé à composer la musique du chant Chte se Razvecelia en accompagnant au violon cette sœur qui chantait. Je ne savais pas alors qu'il avait fait des études musicales et qu'il jouait du violon... Et moi, qui depuis mon enfance, rêvais tellement de jouer de cet instrument ! Après m'avoir salué, il me dit : " Vous allez chanter avec nous. " J'étais si impressionné que ma voix sortait à peine. Je regardais comment il tirait des sons de son violon. Tout son visage portait les signes d'une vie intérieure intense. La mélodie se développait peu à peu, tandis que nous recommencions et recommencions… C'était merveilleux ! Chte se Razvecelia est le premier chant du Maître que j'ai entendu et chanté alors qu'il en composait la musique sur un verset du livre d'Isaïe. Bien que les paroles soient pleines de joie, la mélodie et le rythme de ce chant sont empreints de beaucoup de gravité ».[1]
Sommaire
- 1 Chte se Razvecelia (Je me réjouirai) – Tonalité : Ré mineur
- 2 Explications du chant[2]
- 2.1 Historique
- 2.2 Thématique : l’identification à Dieu
- 2.3 Mots clés
- 2.4 Ambiance du chant : La joie du retour au sein de Dieu
- 2.5 Tracé énergétique du chant
- 2.5.1 Première partie (mesures 1 à 5) : « Je me réjouirai grandement grâce au Seigneur »
- 2.5.2 Deuxième partie (mesures 6 à 12) : « Mon âme se réjouira en Dieu »
- 2.5.3 Troisième partie (mesures 14 à 23) : les vêtements symboliques
- 2.5.4 Quatrième partie (mesure 24 à 31) : l’union des deux principes
- 2.5.5 Dernière partie : l’importance du principe féminin (mesures 32 jusqu’à la fin)
- 2.6 Conclusion
- 3 Œuvres et/ou conférences d’O. M. Aïvanhov sur le sujet traité
- 4 Liens Externes
- 5 Notes
Chte se Razvecelia (Je me réjouirai) – Tonalité : Ré mineur
Le texte
Cyrillique | Translittération française | Traduction |
---|---|---|
Ще се развеселя премного заради Господа; Душата ми се зарадува в’Бога моего, Защото ме облече в’одежди на спасение. Загърна ме в’мантия на Правда като жених украсен със венец, като невеста накитена със утварите си, като девица преизбрана от другарките си. |
Chtè cè razvècèlia premnogo zaradi Gospoda; Douchata mi chtè cè zaradouva v´Boga moègo, zachtoto mè oblètchè v´odejdi na spassèniè. Zagueurna mè v´mantiya na pravda, kato jènih oukrassen seus vènets, kato nèvesta nakitèna seus outvaritè si, kato dèvitsa prèizbrana ot drougarkitè si. |
Je me réjouirai grandement à cause du Seigneur. Mon Âme se réjouira en mon Dieu, parce qu’Il m’a revêtu des vêtements du salut. Il m’a enveloppé de la cape de la Justice, tel un fiancé paré de son diadème, telle une fiancée ornée de ses parures, telle une jeune vierge élue d’entre ses compagnes. |
Explications du chant[2]
Historique
La création de Chte se Razvecelia s’est déroulée le jour où Michaël Aïvanhov a rencontré Peter Deunov pour la première fois et le texte de ce chant est tiré de l’Ancient Testament dans le Livre du Prophète Isaïe au chapitre 61, verset 10. Harmonisation : Andrée Métraux
Thématique : l’identification à Dieu
Chte se Razvecelia c’est la joie ressentie par la vision de la victoire du Bien.
C’est un chant qui offre une perception du futur depuis le point de vue du Ciel et cette Inspiration divine nous réjouit grandement. C’est l’identification au sublime de la perfection avec l’intégration des deux principes.
Mots clés
Joie, vénération, recueillement, réjouissance, espérance.
Ambiance du chant : La joie du retour au sein de Dieu
Le Maître Omraam Michaël Aïvanhov alors âgé de 17 ans rencontre pour la première fois le Maître Peter Deunov. Que se passe-t-il donc au Ciel lorsque de telles âmes se retrouvent sur la terre ?
Nous avons fait une analogie entre la joie prophétique contenue dans le chant et celle vécue par ces deux grandes âmes au moment de leurs retrouvailles bénies. La création de Chte se Razvecelia reflète aussi une vision d’avenir où deux âmes se rencontrent pour accomplir leur destinée commune. Une destinée qui permettra aussi à tous les êtres qui les côtoieront de triompher de leurs difficultés et révéler le meilleur qui est en eux.
Chte se Razvecelia c’est aussi la signature de l’engagement profond et indéfectible du jeune Mikhaël à servir à son tour l’Idéal de Fraternité sur la Terre.
Tracé énergétique du chant
Première partie (mesures 1 à 5) : « Je me réjouirai grandement grâce au Seigneur »
Le Seigneur est à l’origine de ma joie ! Tel est le message délivré dans les mesures 1 à 5. Le début du chant évoque différents plans d’expression de la joie et nous allons étudier cette gradation. Tout d’abord, la joie est extériorisée. Ce sont les mesures 1 et 2. Ensuite, elle s’exprime en un instant de vénération. La mesure 3 favorise le passage de la joie extérieure à la joie intérieure. Enfin, la joie s’intériorise dans le cœur du disciple. Les mesures 4 et 5 proposent un moment de gratitude profonde et de recueillement. Pour bien vivre ce retournement, le chant marque une soudaine accalmie aux mesures 4 et 5.
Deuxième partie (mesures 6 à 12) : « Mon âme se réjouira en Dieu »
Dans la deuxième partie, nous assistons à l’éclatement de la joie de l’Âme. Nous nous relions à son sourire et au plan bouddhique. La joie de notre cœur initiatique louange Dieu et chante en Lui. Au sein de ces deux parties, nous observons également l’évolution du lien avec la divinité dans le choix des mots bulgares utilisés pour désigner le nom de Dieu.
- à la mesure 5 : le Maître emploie Gospoda qui signifie « Dieu »
- à la mesure 11 : le Maître emploie Boga Moégo qui signifie « mon Dieu ».
Ce passage est une prise de contact avec notre corps bouddhique et notre divinité intérieure. Le pianissimo suggéré pour le chanter est le reflet de l’amplification spirituelle des mesures 4 et 5.
Troisième partie (mesures 14 à 23) : les vêtements symboliques
Parce qu’il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a enveloppé de la cape de la justice
La suite du chant représente les conséquences de mon émerveillement et de mon engouement pour la beauté de Dieu. En effet, si mon âme se réjouit en Dieu, c’est parce que j’ai vu « Qui » est Dieu. Et puisque je l’ai vu, les conséquences sont que je suis comblé de Ses bénédictions. Il va m’orner des vêtements du salut.
Les mots « parce qu’il m’a revêtu » sont conjugués au passé. Pourquoi ?
J’ai vu Dieu tel que je Le voyais à mes origines parce que je suis issu de Lui.
Les vêtements du salut symbolisent les couleurs d’une aura resplendissante. J’ai pu voir Dieu en m’identifiant à Lui. Je suis devenu comme un Soleil et les vêtements du salut sont les vêtements solaires qui me sont prédestinés.
La cape de la justice représente la pensée juste. Elle nous relie à Melkhitsédek, roi de la Justice et de la Paix mais aussi modèle de notre destinée (voir Ide, Ide, Ide).
De là l’effet que ce chant agit sur les couleurs de l’aura tel que l’enseigne le Maître Omraam Mikhaël Aïvanhov.[3]
« Il m’a enveloppé… » : Est-ce le passé du futur ou le futur du passé ? Alors que tout le début est conjugué au futur, à partir des mesures 14 à 17 les verbes sont conjugués au passé. Je porte ce souvenir et ma joie est fondée sur la certitude de retrouver mon identité à Dieu.
Quatrième partie (mesure 24 à 31) : l’union des deux principes
La mélodie va de sommet en sommet et une allégorie majestueuse se présente devant nos yeux sous l’image d’un cortège nuptial avec l’union des deux principes et les symboles qui s’y rattachent :
- le fiancé paré de son diadème. C’est le principe masculin. Le diadème est symbole de la sagesse et de la royauté. Placé sur la tête, le diadème peut également représenter la couronne du chakra coronal qui resplendit comme un soleil qui dirige tout en moi.
- la fiancée ornée de ses parures. C’est le principe féminin. Notre principe féminin démontre l’abondance de sa richesse intérieure. Sa vie est animée et dynamisée par la présence des célestes vertus symbolisées dans les parures. La beauté des couleurs de l’aura est acquise grâce au travail persévérant du principe féminin pour spiritualiser la matière. La phrase sera répétée deux fois ! Peter Deunov insiste donc sur la pureté du principe féminin pour le glorifier et le valoriser. L’âme doit être pure comme « une jeune vierge » pour être fécondée par l’Esprit cosmique de l’Amour, c’est-à-dire le Christ.
En effet seul le Christ peut couronner la tête du principe masculin et revêtir la jeune fille de ses parures. Les mesures 24 à 31 témoignent de l’apogée de tout ce parcours.
C’est l’accomplissement de la destinée humaine et l’explosion de cette joie résulte aux mesures 30-31.
Dernière partie : l’importance du principe féminin (mesures 32 jusqu’à la fin)
A la fin du chant, Peter Deunov souligne de nouveau l’importance du principe féminin.
« Telle une jeune vierge élue d’entre ses compagnes » (mesure 36)
Le mot « élue » éclaire le mérite de tout ce travail accompli avec minutie et succès.
A la mesure 32 nous pouvons imaginer un cortège angélique qui escorte l’âme en rédemption complète et les êtres de lumière célébrant son arrivée dans le monde de Dieu.
Notre vision s’achève sur ce cortège nuptial et celui-ci s’éloigne glorieusement dans l’infini en chantant sa fusion finale avec Dieu.
Conclusion
L’essentiel de ce chant réside dans le fait d’établir un lien conscient entre notre joie et celle de Dieu.
La joie vécue dans le chant est conditionnée par la vision de notre propre transformation. Nous voyons la beauté de notre métamorphose : la chenille est devenue papillon.
Je me réjouis en Dieu… La vision du papillon me donne l’espérance en l’avenir.
Chte se Razvecelia est un chant d’espérance visant le plus haut des sommets : l’identification à Dieu ! Il nous propulse dans les hautes sphères du futur de l’âme humaine et réveille notre présent à s’en souvenir.
- Je supplie les entités célestes de vous permettre d’entrevoir, ne serait-ce que quelques instants, la destination lointaine du travail que nous faisons ici. Vous ne pourrez jamais oublier cette splendeur, plus rien ne vous arrêtera, plus rien ne vous fera reculer. Peu à peu vous franchirez les obstacles, parce que cette vision remplira votre âme du désir d’atteindre ce but qui s’éloigne sans cesse. Bien sûr, vous souffrirez de ne jamais pouvoir l’atteindre, mais cette souffrance entretiendra en vous l’élan, le besoin d’avancer encore et encore.
C’est cette souffrance bénie qui ennoblit tout votre être, et c’est la seule souffrance que je vous souhaite de connaître comme moi je la connais.
Œuvres et/ou conférences d’O. M. Aïvanhov sur le sujet traité
- O. M. Aïvanhov, De l’homme à Dieu, Izvor n°236, aux Éditions Prosveta
- O. M. Aïvanhov, Auprès du Maître Peter Deunov Autobiographies, Éditions Prosveta
- OmraamWiki : L’aura
Liens Externes
- Peter DEUNOV - Chte se Razvecelia sur You-tube par le Chœur Kastalski de Moscou (Dir : Gilles Hainault).
- Pour entendre d’autres chants de Peter Deunov vous pouvez vous rendre sur la chaîne YouTube de Ideal Projects : https://www.youtube.com/channel/UCElH9qAoRv-jCRU9RYMLZEQ
Notes
- ↑ O. M. Aïvanhov, Auprès du Maître Peter Deunov Autobiographies, ch. 1 : « L’émerveillement d’une rencontre », Éditions Prosveta.
- ↑ Les auteurs de la version originale de cet article sont Gilles Hainault et Marie Kinique
- ↑ O. M. Aïvanhov, P. Deunov, Commentaires des chants (Fraternité Blanche Universelle).
Avis au lecteur : la rédaction de cet article, provisoire et non limitatif, est seulement un point de départ, puisque le sujet a été examiné plus en détail par Omraam Mikhaël Aïvanhov dans ses diverses conférences données entre 1938 et 1985. En lisant ou en écoutant directement ces conférences, publiées par les éditions Prosveta, propriétaire exclusif des droits de son travail, le chercheur y trouvera encore d’autres aspects intéressants et importants. Par conséquent, cet article n’exprime pas de manière complète et exhaustive la pensée d'Aïvanhov sur ce sujet.
OmraamWiki est un projet international réalisé avec la contribution des fonds de recherche scientifique de l'Université pour les étrangers de Pérouse (Département des Sciences Humaines et Sociales)